Russie: Transsiberien

58h...Le voyage dans le Transsibérien commence véritablement ce jour, lorsque nous embarquons à Tomsk . Les trajets précédents nous avaient permis d entrevoir la vie à bord de ce train unique et mythique. Dans un peu plus de deux jours, nous serons à Moscou, et nous aurons vécu l expérience pleinement.

A peine installés, l immersion est déjà complète! Un peloton de russes éméchés, voisins de nos couchettes, se prend d emblée d amitié pour nous, et ne nous offre pas le moindre répit! Qui sommes-nous? Où allons-nous? Quoi?? Jusqu a Moscou?? Mais vous êtes proprement fous!! Vous ne connaissez pas l'avion? Trinquons mes amis!! Le tout bien entendu en version originale non sous-titree, nous laissant le plus souvent sans voix, furetant dans notre guide ou dictionnaire (merci Canette!) matière à baragouiner et satisfaire leur insatiable curiosité. En particulier Benjamin, maître du lever de coude, et qui célébrera l amitié franco-russe jusqu au milieu de la nuit...enfin, jusqu a ce que Ron, aïeul bougon, ne demande dans toute la subtilité qui le caractérise aux deux russes assis sur sa couchette et sa cuisse de bien vouloir décamper...parce que p... de b... de m..., y en a qui veulent dormir!!!!

Des le lendemain matin, nous prenons définitivement nos aises: ambiance maillot de bain claquettes pour les uns, pantalon indien baggy pour les autres, T-shirt sale pour tout le monde! La dernière douche remonte à Krasnoiarsk, 48h se sont déjà écoulées et 48 autres nous sont promises. Fort heureusement, le Russe a le nez aussi bouche que le coeur généreux. Entre parties de cartes endiablées, grignotage en continu, séances de films, quand nous ne rêvassons pas tout simplement, regard contemplatif vers l extérieur, ecouteurs vissés sur les oreilles, un quotidien s installe naturellement. Nous nous remémorons les quatre précédents mois, si riches en rencontres et émotions, durant lesquels nous avons vécu et trouve ce que nous étions venu chercher. Aucun regret, si tout était à refaire, des retouches seraient inutiles. En quelques touchants mots, la sensibilité d Olivier fait mouche: "Je me vois sourire à travers la vitre. Je me remémore avec joie tous les moments vécus, les discussions, blagues, engueulades. Nos barbes ont complètement repousse, l odeur que nous degageons est presque toxique, nos cheveux sont sales, mais nous sommes heureux. Nous savons que jamais nos amitiés ne seront aussi fortes. Nous avons bâti un lien fort, une complicité inégalable...mes compagnons se moquent de moi à la lecture de ces quelques lignes, cet instant émotion mais je sais qu au fond d eux, derrière cette carapace qui se nomme pudeur, ils pensent la même chose."

Le retour tant redoute est pour bientôt, mais non, pas encore, pas tout de suite, encore un peu s il vous plaît, rien qu un court repit...Moscou et Saint-Petersbourg en dessert, et cerise sur le gâteau, le retour tant espéré du quatrième mousquetaire..